La culture Jamaïcaine ne peut pas se résumer uniquement à la religion Rastafari ou au reggae, cette île des caraïbes et anciens repères de pirates, est riche d'une histoire plus profonde et ancienne qui commence avec les indiens Tainos. De nos jours, ils n'existent que peu de traces de métissages dans la population Jamaïquaine, beaucoup furent exterminés pendant la conquête espagnole ou par les maladies apportées par ces derniers. Les premiers esclaves à s'échapper des plantations et à créer les premières communautés de "Marrons" étaient Jamaïquains. L'île à connue beaucoup de rébellion d'esclave, ce qui a contribué à forger un caractère singulier à ce peuple. Toute une histoire s'est construite au fil des siècles faisant peu à peu émerger une culture qui de nos jours est mondialement connue. Bien que la Jamaïque ne soit qu'un petit pays, sa culture à produit bon nombre de star internationale qui ont et qui continue de servir d'ambassadeur dans le monde.
Dans les années 1920, Marcus Garvey, leader politique afro-américain, prône un retour des africains vers l'Afrique et prédit qu’un descendant de Dieu sera très prochainement proclamé roi d’une grande nation Africaine. En 1930, Ras Tafari Makonnen est couronné empereur d'Ethiopie sous le nom de Hailé Sélassié 1er. Certains voient en ce couronnement, l’accomplissement de la prophétie de Marcus Garvey. Le mouvement Rastafari est né.
En Jamaïque, le premier Rasta, Leonard Howell reprendra les idées de Garvey et prônera à son tour le retour des africains en Afrique. Le rastafarisme devint alors une religion à part entière ayant comme dieu, Hailé Sélassié, devenu Jah Rastafari.
Ambassadeur du reggae, Bob Marley a grandement contribué à faire connaître le Rastafarisme, dont il a épousé la cause à la fin des années soixante. Un mouvement qui mêle mysticisme et philosophie de vie, dont le message au monde pourrait être : "Sois toi-même".
La naissance du Rastafarisme en Jamaïque, dans les années 30, n’est pas le fruit du hasard. Il se nourrit du caractère propre de l'île, à la fois croyante et rebelle mais aussi meurtrie par 400 ans d'esclavage. Malgré l’abolition de l’esclavage en 1834, la majorité de la population continua de vivre dans des conditions déplorables. Sous la pression de l’exode rural et des difficultés économiques, les plus démunis offrirent un terreau fertile à la propagation des thèmes qui vantaient la grandeur de l’Afrique. Ensuite relayé par l'expansion mondiale de la musique reggae, la culture rasta s'est répandue sur tous les continents.
Moins de 10 % des jamaïquains se revendiquent Rasta pratiquants et appliquant les principes de vie strictes du régime I-Tal, qui exclut toute alimentation animale, sel, alcool et produits industriels. La consommation de vin utilisée dans la religion chrétienne est remplacée par la consommation de Ganja (ou marijuana) permettant de rentrer en communion avec le dieu Jah Rastafari. Généralement, ils ne se coupent pas les cheveux et ne se rasent pas, se référant aux écritures saintes. Pour certains, le rastafarisme est une véritable religion, pour d’autres, c’est surtout un mode de vie, une philosophie et non une religion. Il faut toutefois noter qu’il n’existe pas de dogme rasta "Le rasta n’obéit à d’autre autorité que lui-même", c'est un rebelle face au système.
Lors de votre séjour à la Jamaïque, vous croiserez surement beaucoup de locaux qui porteront des dreads et qui viendront vous aborder pour commercer, mais il y aura peu de chance que ces personnes fassent réellement parti d'une communauté rasta.
Les rastas considèrent la langue comme un champ de bataille politique et les mots comme autant d'armes. La langue anglaise est synonyme et rappel du colonisateur britannique qui imposa l'esclavage aux populations africaines. L'anglais n'est donc pas une langue de cœur pour les rastas bien au contraire et selon eux l'anglais ne permet pas d'exprimer la profondeur de la culture africaine. C'est pourquoi durant le XXe siècle que les rastas cassèrent les mots anglais en phonèmes pour diviser la signification des mots en sous-ensembles plus proches des idées qu’ils désirent véhiculer. Ces phonèmes sont ensuite réassemblés pour former de nouveaux mots, plus « conscients » et plus « adaptés » à la culture rasta, appelés up-full Sounds. Certains mots de fruits et de légumes ont également été transformés sans pour autant que les raisons soit cette fois politique. Le vocabulaire rasta est très riche, il vous faudra un temps d'adaptation avant de maitriser ce patois. Par exemple: Le mot « oppression » a subit ce traitement, le préfixe « opp » qui se prononce « up » en anglais appel à l'idée d'ascension ou d'élévation alors que l'oppression est synonyme d'écrasement. Le mot devient donc en patois rasta « downpression » qui traduit mieux la signification réelle du terme.
Le reggae est un style musical qui a émergé à la fin des années 1960, il est issu du rocksteady, mento, du calypso mais il est aussi influencé par le rock et le blues, il est désormais le style le plus populaire en Jamaïque. Porteur d'une culture qui lui est propre, il devient un style musical internationalement apprécié. Le reggae est souvent lié au mouvement rastafari, lui-même né en Jamaïque. Le reggae est un vecteur de diffusion des idées du rastafarisme mais pas seulement. Beaucoup des artistes s’en revendiquent, Bob Marley en a été le précurseur. L'histoire de la musique reggae est bien plus complexe qu'elle ne parrait.
Root qui veut dire « racine » signifie le reggae original des années 70/80. Du reggae root‘s est né le Dub Poetry, le Lovers Rock, le Dance hall sans oublier l’incontournable Dub. Le reggae roots a toujours évolué, issu directement de la mode rocksteady dès 1968, il connaitra différentes formes et dont les premiers grands artistes à émerger sont: Bob Marley, Peter Tosh, Black Uhuru, les Gladiators ou bien encore de Burning Spear ou Third World pour ne parler que ces quelques formations. Il y en aurait tellement d'autres à citer tant la production a été riche...
Le Dub est un dérivé du reggae et provenant du mot Dubbing qui veut dire doublage. En fait, il s'agit ni plus ni moins de remixage. Les ingénieurs du son Jamaïquains sont pionniers dans beaucoup de technique de studio. Le travail des ingénieurs du son pratiquant le dub consiste à effectuer un remixage des morceaux présents sur la face A des 45 tours de vinyle, et à les publier en face B. La face A étant le morceau original et la face B la version dub. King Tubby est un créateur important et très influent, qui enseigne ses pratiques à nombre de disciples, parmi lesquels King Jammy, Scientist et Lee "Scratch" Perry. À la fin des années 1980 le dub commencera à s'exporter et influencera de façon conséquente toute la musique mondiale, qui adoptera le principe du remixage né en Jamaïque.
Il paraitrait que les premiers Sound System sont apparus dès 1940 sous forme d'une sono embarquée dans un camion faisant le tour de la Jamaïque. A part le matériel, il y avait le Selecter, qui choisissait les vinyles et le Toaster, qui commentait et animait la session du Selecter au micro. De nos jours, les Sound system sont partout à la Jamaïque.
Né début 90, ce style a su s'imposer pendant longtemps dans les Sound system jamaïquains et a à son tour influencé d'autres styles musicaux.
On considère la vague New Root's comme un retour aux sources inspirés par les pères fondateurs du reggae. Des artistes comme Chronixx, ProtoJe ou bien encore Damian Marley, contribue à ce retour aux sources musicales.
Plus besoin de présenter Chronixx.
Une reprise de Bob coup de coeur
Koffee, une jeune artiste d'à peine 18 ans qui va monter.. Elle a un "flow" à couper le souffle.
Protoje
La culture rasta veut que l'alimentation réponde aux critères ITAL, mais c'est quoi ? Lire la suite